venerdì 16 luglio 2010

Jacky Coville

Né en 1936 à Sèvres (92). Vit et travaille à Biot (06).
Jacky Coville, céramiste, sculpteur monumental maîtrise le feu, élément primordial, indocile, que seule sa connaissance intime de la matière lui permet d’asservir. Pour la cuisson des terres, certes, mais aussi pour l’obtention des émaux dans leur fascination ; d’eux Coville obtient tous les effets de puissance que peuvent accorder leur éclat utilisé sans modulation, en monochromie.
Mais c’est sur la forme, les formes, que le sculpteur intervient avec le plus d’intransigeance. Rien, chez Coville, de la déconstruction cubiste. Le sculpteur s’interpose en maître d’œuvre, transpose et s’ingère dans la construction pour résoudre l’ordonnance des équilibres et des lois inexorables des consonnances.
On peut suggérer que la statuaire de Jacky Coville se détermine dans une lutte paradoxale dans l’équilibre du déséquilibre. Cette « harmonie » établie il interroge l’espace avec des couleurs simples, fréquemment les trois couleurs primaires, dont il use avec la même désinvolture contrôlée que celle qu’il emploie vis-à-vis des masses ; il se dépouille des grandiloquences en usage dans ce mode expressif et en cela même manifeste une impression de force qu’accentue cet affranchissement des structures convenues qui peut aboutir parfois à une sensation d’agressivité.
Ainsi se conjoignent une certaine incisivité de l’écriture formelle du sculpteur, la violence interrogative des émaux dans l’assurance de l’œuvre, son autorité : Chaos et refonte d’un univers.
Texte de Jacques Lepage.

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